Depuis qu’il a été nommé, le ministre avait comme priorité d’améliorer la mixité sociale dans les établissements scolaires. Son plan s’est fait attendre pendant un an avant d’être dévoilé et d’apparaître comme un abandon en rase campagne.

Pour la FSU, lutter contre la ségrégation scolaire et améliorer la mixité sociale dans les établissements ne pourra pas se faire avec le seul concours de l’éducation nationale et de ses personnels, sans le développement d’une politique publique ambitieuse traitant de la politique éducative, du logement, de la présence des services publics dans les quartiers défavorisés, etc. On l’aura compris, plutôt que d’annonces, les quartiers prioritaires ont besoin d’actions et d’un investissement massif.

C’est de cette ambition dont a besoin le collège Rabelais à Blois. Collège REP+ le plus défavorisé de l’académie, totalement enclavé dans la ZUP et n’accueillant donc que des élèves du quartier, il subit en outre un taux d’évitement de plus de 50 %. Au moment de son ouverture en 1986, les syndicats de l’époque, aujourd’hui à la FSU s’étaient opposés à son emplacement et avaient pointé le risque de concentration des difficultés. L’avenir nous a donné raison. C’est pourquoi la FSU propose toujours de déménager le collège Rabelais dans un nouveau bâtiment situé aux abords de la ZUP. Il pourrait, après une redéfinition de la sectorisation des collèges, accueillir les élèves dépendant aujourd’hui du collège Rabelais et ceux des quartiers ouest de Blois, scolarisés dans les écoles Molière, Quinière, Foch, etc.

Cette ambition, le Conseil Départemental ne l’a visiblement pas. En annonçant dans la presse la fermeture du collège à l’horizon 2025, il renonce à la lutte contre les inégalités. Visiblement, la seule piste envisagée est de répartir les élèves du collège Rabelais sur les autres collèges de Blois et Vineuil, hors Bégon. On peut déjà dire que cette stratégie ne changera rien aux difficultés sociales et scolaires des élèves de Rabelais, elle ne fera que les diluer. Elle renforcera même la stigmatisation des habitants du quartier qui vont voir un service public disparaître. Alors que les révoltes des quartiers des derniers jours expriment aussi une forte colère liée au sentiment d’abandon, fermer cet établissement ne pourra qu’être interprété comme un nouveau renoncement à la lutte pour l’égalité.

La FSU 41 mobilisera pour que le projet de construction d’un nouveau bâtiment en périphérie de la ZUP aboutisse et permette au futur collège Rabelais d’accueillir un public plus mixte socialement, condition de réussite scolaire de tous les élèves.

Communiqué de presse de la FSU 41 :