
Sectorisation des collèges à Blois :
Le pari de la mixité.
Le chantier de la nouvelle sectorisation des collèges publics de Blois est ouvert. Une première réunion s’est tenue au conseil départemental le vendredi 14 novembre.
Mais pourquoi ouvrir ce chantier ? Petit rappel…
Lorsque le conseil départemental avait annoncé sa volonté de fermer le collège Rabelais, la FSU s’était immédiatement mobilisée, avec les personnels du collège, pour proposer un tout autre scenario. En effet, si chacun faisait le constat qu’il fallait agir pour améliorer la mixité sociale dans les collèges de Blois et désenclaver cet établissement, une fermeture sèche du collège ne réglait pas les difficultés.
C’est pourquoi la FSU soutient et a même été à l’initiative de la création d’une cité scolaire au lycée Camille Claudel. Toutefois, ce nouveau collège, situé hors du REP+ ne peut pas être un simple transfert du collège Rabelais. L’ensemble des parties prenantes est donc d’accord pour revoir la sectorisation des collèges de Blois, qui n’avait pas été revue depuis l’ouverture du collège Rabelais.
Consciente de la sensibilité d’un tel sujet, la FSU demande depuis le début à ce qu’une large concertation soit mise en place pour définir la nouvelle sectorisation. En effet, ce n’est que si elle est partagée et acceptée par toutes et tous qu’une meilleure mixité sociale sera possible au sein des collèges de Blois. Lorsqu’elle est ségrégative, elle provoque immanquablement une fuite des élèves issus des familles les plus favorisées, ce qui aggrave encore le phénomène. Pour la FSU, l’enjeu est double : lutter contre le contournement de la sectorisation et stopper la fuite vers l’enseignement privé.
Lors de cette première réunion, le conseil régional, qui sera chargé de construire le nouveau bâtiment, a présenté les grandes lignes du projet. L’ouverture de l’établissement est prévu pour la rentrée 2029, ce qui implique un calendrier relativement contraint, mais qui laisse aussi du temps pour penser à la nouvelle sectorisation. La FSU conteste le choix de construire un collège d’une capacité de 300 élèves. Elle est intervenue longuement pour défendre une capacité de 400 élèves, qui correspond aux projections d’effectifs qu’elle a pu faire. Sur ce point, une marge de manœuvre semble encore possible et la FSU continuera à s’exprimer en ce sens.
Le conseil départemental a ensuite présenté ses scénarios de nouvelle sectorisation. La décision a été prise de limiter les réflexions aux seuls collèges de Blois, en évitant de modifier celle du collège Bégon. Un premier scenario ne modifiait pas non plus celle du collège Blois Vienne. Cependant, les projections sur les années à venir montrent une baisse des effectifs au sud de la Loire. La FSU rejoint la proposition de modifier le secteur de Blois Vienne afin d’essayer de rééquilibrer les effectifs.
L’enjeu principal étant de construire une plus grande mixité sociale, l’actuel secteur de Rabelais doit être réparti sur les collèges de Blois. Pour la FSU, il faut néanmoins tenir compte de la proximité géographique des quartiers par rapport à l’implantation des collèges. Le 14 novembre, la FSU s’est opposée à la proposition qui consisterait à envoyer une partie des élèves de l’école Jules Ferry sur le collège de Blois-Vienne. À l’issue des échanges, il a été convenu que cette proposition n’était effectivement pas viable. Pour rééquilibrer ce collège, la FSU propose de réfléchir à y sectoriser des écoles correspondant à des quartiers situées en bord de Loire.
Cette première réunion selon cette configuration est une première étape dans la construction de la sectorisation des collèges de Blois. Elle en appelle d’autres afin de poursuivre les réflexions autour du projet. La coloration des collèges évoquées et censée améliorer leur attractivité ne pourra en aucun cas être un motif au contournement de la sectorisation ou une mise en concurrence des collèges publics. Enfin, la sectorisation à elle seule ne pourra pas régler les problèmes de ségrégation spatiale qui dépassent le cadre de l’éducation nationale.
La FSU 41 poursuivra son travail et impliquera l’ensemble des personnels dans la construction de cette sectorisation.
LOIR-ET-CHER