Guillaume Peltier est un habitué des sorties confondantes, mais la pétition qu’il a mise en ligne sur
son site officiel, demandant la fin de l’enseignement de la langue arabe dans les établissements
scolaires dépasse toutes les bornes. Certes, la langue et la culture françaises sont à l’origine de
nombreuses oeuvres littéraires, philosophiques, scientifiques dont certaines figures parmi les
meilleures au monde. Pour autant, ces oeuvres et cette culture seraient-elles aussi riches sans
l’apport des autres langues et cultures ? Si l’on suit le raisonnement de G. Peltier, seul le français
devrait avoir droit de cité dans l’enseignement scolaire, c’est à dire qu’il faudrait donc supprimer
l’ensemble de l’enseignement des langues vivantes étrangères. En plus d’être condamnable, ce
type de raisonnement est dangereux, car en fermant l’accès à d’autres langues et cultures, il
conduit nécessairement au repli identitaire et au communautarisme.
Les apports de la culture arabe dans les domaines scientifiques et littéraires sont donc inexistants
pour lui ?
Est-ce de l’ignorance ou le refus d’approfondir le sujet lorsqu’il ne prend pas la peine de regarder
objectivement la réalité de la situation ? Sa sympathie pour l’enseignement confessionnel privé
catholique lui fait-elle perdre de vue que l’enseignement public est laïc et qu’à ce titre,
l’enseignement de la langue et culture arabe n’a rien a voir avec un quelconque enseignement
religieux ? En effet, comme tous les professeurs, les enseignants en charge de cet enseignement
sont des agents publics, soumis au devoir de neutralité et au principe de laïcité. Les programmes
d’enseignements, comme tous les programmes sont également rédigés sous ces prismes.
Ainsi, le contenu de cette pétition est le signe d’un profond mépris à l’encontre des personnels et
du service public de l’Éducation Nationale. Une fois de plus, M. Peltier ignore le principe de laïcité
pour en faire un outil d’exclusion et de stigmatisation d’une religion.
La langue arabe n’est enseignée que dans 125 des 5289 collèges publics de France, répartis dans
37 départements et dans 167 lycées sur les 2424 que compte le pays, répartis sur 52
départements. Ces quelques données montrent bien que le problème n’est pas de réduire, mais
au contraire de développer l’enseignement de cette langue, y compris dans le Loir et Cher où un
seul collège et un seul lycée le proposent. C’est bien en développant l’accès à la culture et à la
langue arabe au plus grand nombre d’élèves, de tous horizons et de toutes cultures que l’on
pourra lutter contre la peur de l’autre et le repli sur soi.
Forts de ses combats laïcs et contre toutes les formes de racismes et de fondamentalismes
religieux, la FSU dénoncera toujours les discours de haine et de stigmatisation. Elle demande aux
autorités de l’État de dénoncer les propos tenus dans cette pétition. Elle demande à son auteur de
la retirer et de présenter des excuses aux personnels mis en cause dans leurs pratiques
professionnelles.