Communiqué de presse

Le vendredi 18 octobre, une opération de contrôle de gendarmerie a eu lieu, à la sortie du collège d’Onzain, à partir de 15h30.
Cette opération a entraîné un déploiement de force impressionnant, avec la présence d’une quinzaine de gendarmes manifestement très armés et d’un chien renifleur. Les sacs des seuls collégiens empruntant les transports scolaires ont été contrôlés un par un après qu’il ait été demandé aux élèves de se mettre en rang. On peut légitimement s’interroger sur la nécessité d’une telle opération et d’un tel déploiement de force à la sortie d’un collège. S’agit-il de flatter un certain électorat avec une opération plus spectaculaire qu’utile ? Des témoignages nous ont rapporté au moins un élève en pleurs et d’autres ayant peur du chien.
Outre que cette opération a conduit à un retard des transports scolaires, elle a surtout provoqué une grande anxiété parmi les élèves du collège et a choqué y compris parmi les personnels.
Notons que ni la préfecture, ni la direction de la gendarmerie, n’ont jugé utile de prévenir la direction départementale de l’éducation nationale ou la direction du collège, alors qu’il s’agissait d’une simple opération de contrôle. Pourtant la prévention des conduites à risque – puisqu’il s’agissait manifestement d’une opération anti-drogue – fait partie intégrante des programmes au collège et donc des actions menées par les personnels du collège auprès des élèves, y compris en coopération avec la gendarmerie.
Loin de toute politique de prévention, ce type de déploiement de force ne peut au contraire que participer au maintien d’un climat anxiogène et de dérive sécuritaire. Cela dément en tout cas le caractère « pédagogique » et le « soutien aux chefs d’établissement » mis en avant dans la presse.
Si la Gendarmerie a besoin, comme le rapporte la Nouvelle République du 26 octobre, de « démystifier son rôle » et d’expliquer ses métiers, elle a tout le loisir de le faire pendant les forums de l’orientation, où elle est très présente, et lors d’interventions préparées et construites en collaboration avec les personnels des collèges.
Pour la FSU41, il est important de sanctuariser l’ensemble du temps que les élèves passent au collège. Pour les élèves véhiculés en car, ce temps commence dès le matin, à la montée dans le car, jusqu’au soir, à la descente du car. On ne peut pas ordonner ce type d’opération sans coordination avec les premiers responsables de l’éducation nationale. La FSU demande à ce que ce type d’opération, sur ce modèle, ne se réitère pas devant d’autres collèges.