Le 12 mars, le Conseil Départemental de l’Education Nationale s’est réuni à la Préfecture. Il s’est accompagné d’une manifestation, organisée à l’appel de la FSU-SNUipp41, réunissant parents, élus et enseignants en colère contre le projet de carte scolaire de l’IA-DASEN. Trois manifestations pour dire non à cette carte, c’est du jamais vu dans le département ! La couverture médiatique et le nombre d’articles démontrent combien la population du Loir-et-Cher s’inquiète du devenir de ses écoles.
Préparation de rentrée et carte scolaire :
Pendant 3 heures, la FSU a porté la parole des usagers du service public de l’enseignement. Car c’est bien l’enjeu que posent ces cartes scolaires à répétition où nous perdons des classes et des écoles dans le département : est-ce que tous les habitants du territoire pourront bénéficier des services de l’Education Nationale à proximité de leur domicile et surtout est-ce que tous les élèves des écoles seront traités dans l’avenir avec équité ? Nous pensons que non.
L’aménagement du territoire est sur un point de bascule : le taux d’encadrement des élèves est de plus en plus favorable car il bénéficie de la baisse de natalité. Cependant nous voyons les conditions d’accueil se dégrader, et le nombre de classes à cours triples, quadruples et même quintuples, à effectifs élevés, augmente dans le département. C’est inacceptable alors qu’on ne cesse de nous rabâcher que le niveau des élèves français baisse.
C’est le message que nous avons porté en CDEN, face à une IA-DASEN qui, si elle entend nos arguments, refuse obstinément d’utiliser les marges de manœuvre dont elle dispose, de changer quoi que ce soit à son projet.
Les représentants des élus locaux et la FCPE, tout comme les représentants du personnel de la FSU, ont pris la parole contre ce nouveau projet de carte scolaire synonyme d’agression pour le département. Face à la fin de non-recevoir de la part de la DASEN et face à un Préfet qui ne mesure pas la colère et le ras-le-bol des usagers des services publics du département, c’est un vote unanime en contre que l’Inspectrice d’Académie a recueilli de la part des membres du CDEN.
Précisons ici que durant toute la période de mobilisation autour de la carte scolaire, Monsieur le Préfet a fait le choix de renvoyer la communauté éducative dans ses cordes, puisque par deux fois, il a refusé de recevoir une délégation de manifestants. Lui, pourtant si prompt à descendre discuter avec les agriculteurs quand ces derniers ont déversé du purin devant les grilles de la Préfecture. Belle leçon de civisme que d’inciter aux dégradations pour être écouté et entendu !
Car, si les agriculteurs témoignent d’une certaine souffrance du monde rural, la communauté éducative témoigne elle-aussi de cette souffrance, qui s’étend d’ailleurs à tous les territoires, tant le service public d’éducation est malmené. Il est du devoir du premier représentant de l’Etat d’accorder toute son attention aux revendications des élus, des parents et des enseignants même s’ils n’ont pas de tracteur.
D’ici la fin de l’année, il faut rester mobilisés et continuer les actions car un groupe de travail aura lieu fin juin pour déterminer les écoles en tension. Continuez à faire remonter vos effectifs aux représentants du personnel et à votre IEN. Il ne faut rien lâcher !
En plus des moyens 1er et 2nd degrés, deux autres points ont été abordés en CDEN :
Service public plus :
Le secrétaire général de la DSDEN a indiqué que le Comité Interministériel de la Transformation Publique demandait la mise en œuvre dans les écoles et établissements du « Service Public Plus ». Actuellement, le lycée hôtelier est censé l’expérimenter mais aucune information concrète n’a été donnée. Les collèges de Veuzain, Mer, Oucques et Vineuil pourraient à leur tour tester ce dispositif d’évaluation.
Difficile de retranscrire en quelques lignes le débat très animé et tendu qui a eu lieu autour de cette question entre le Préfet et les représentants du personnel de la FSU.
Ce dispositif qui se rapproche des smileys qu’on trouve à l’entrée des toilettes des aires d’autoroute a pour objectif de connaître le taux de satisfaction des usagers. Ce gouvernement, qui exècre les fonctionnaires et tout ce qui relève des services publics, offre donc l’Education Nationale à la vindicte des réseaux sociaux. Le Préfet appelle ça une « vertu de l’innovation ».
La FSU a dénoncé avec véhémence ce procédé, rappelant qu’il existait des instances démocratiques appelées « conseils d’école » et « conseils d’administration », que depuis la loi sur « l’école de la confiance », il existait des évaluations d’école où, là-aussi, les partenaires de l’école pouvaient s’exprimer. Quel objectif le gouvernement cherche t-il à atteindre, si ce n’est définir un classement des bons et des mauvais établissements ? Les pièces du puzzle dessinent un ensemble très cohérent : budget supplémentaire pour les écoles qui acceptent de s’engager dans des projets CNR, pacte enseignant, prime variable REP et REP+, pilotage des écoles et établissements par l’évaluation… Le « service public plus » servira certainement d’indicateur pour une rémunération au mérite. Ainsi, les personnels seront incités à se détourner de leur mission première pour se concentrer sur les indicateurs qui serviront à leur promotion.
Avenir du collège Rabelais :
À l’initiative de la FSU, cette question a été ajoutée à l’ordre du jour du CDEN. Sans trop de surprise, les représentants du Conseil Départemental sont restés très évasifs, parlant de la baisse démographique, du coût et du délai d’une reconstruction…sans jamais présenter un seul document à l’appui. Ils ont affirmé travailler avec l’ensemble des partenaires pour trouver une solution pérenne, sous-entendu, on travaille encore. On se demande comment et avec qui puisque, dix jours plus tard, le Conseil Départemental annonçait la fermeture du collège Rabelais en 2028 avec l’accueil d’une partie des élèves sur le collège Bégon ! Suite aux articles mis en ligne par la Nouvelle République le 21 mars, la FSU est intervenue dès le lendemain en CSA-SD sur les propos tenus principalement par le Président du Conseil Départemental. L’Inspectrice d’Académie découvrait ces annonces. Nous lui avons demandé de s’opposer fermement au projet de Conseil Départemental qui vise à enterrer définitivement la mixité sociale.