Le Président de la République dimanche soir, le ministre de l’Éducation Nationale dès le lendemain viennent d’infliger à l’école et toute la profession une mission qui relève de l’impossible.
L’école redevient « obligatoire » à partir du 22/06 et nous sommes sommés d’organiser ce qui sera une 3ème ou 4ème « rentrée » en respectant un protocole allégé.
Cet allègement du protocole donne lieu à une prose qui explose tous les records du ridicule et de l’hypocrisie et qui finit par rendre enragés les plus placides.
La distanciation latérale d’un mètre linéaire provoque hilarité et consternation. Ce virus se déplacerait donc de gauche à droite et inversement mais pas d’avant en arrière et inversement !
Et le ministère signe cela, les Recteurs et les IA aussi !
Porté à la connaissance du monde psychiatrique, ce genre de propos garantirait une admission immédiate.
Passée la stupeur, intervient le désarroi. Comment faire alors que pour bon nombre d’écoles, le retour de tous les élèves sera impossible en se conformant au « nouveau protocole ».
La FSU invite ses collègues à refuser de s’astreindre une fois encore à un chamboulement d’une organisation qui « boufferait » le week-end et à dresser simplement le constat de l’infaisabilité, de l’impossibilité de la « distanciation latérale » (plus encore quand l’école possède des tables doubles) et de l’accueil de tous les élèves.
Et de le faire savoir à l’ensemble des Inspecteurs de l’Education Nationale.
Dit autrement, il faut se donner le droit de dire NON.
Ajoutons à tout cela que personne ne répond aux questions que se posent nos collègues travaillant à distance parce que reconnus « à risques » par leur médecin ou vivant au quotidien avec une personne vulnérable. La seule réponse acceptable, et c’est celle que nous faisons à tous, est de considérer que le protocole sanitaire n’étant pas supprimé, alors les avis médicaux ne peuvent pas être remis en cause.
Pour finir, nous insistons une fois encore sur la nécessité de ne pas rester isolés face aux difficultés rencontrées.